
Un appareil.
En novembre dernier, j'ai acheté à la 18éme Foire au matériel photo organisée à Cormontreuil par le CLIC CLAC CLUB, un appareil photo Kinax II (Format 6x9cm) datant de (1946-1955). Sans savoir si je m'en servirais un jour, l'objet me plaisait, il était en très bon état et aurait de toute façon trouvé sa place chez moi dans une vitrine.
Jacques, du club photo qui passait par là, vient voir ce que j'achète et insiste auprès du vendeur pour que je puisse avoir deux "bobines métalliques" avec l'appareil.
Le vendeur accepte de dépouiller un autre appareil en mauvais état pour récupérer deux bobines métal.
(J'avoue qu'à ce moment là, je n'en voyais pas encore l'intérêt, le vendeur non plus, mais me voilà parti avec mon Kinax sous le bras et mes deux bobines métalliques dans la poche. Merci Jacques.)
Arrivé au club le jeudi suivant, on regarde de plus près la chose qui fonctionne à merveille et qui tourne comme une horloge. Je ne résiste pas à l'envie de charger une pellicule et d'essayer de faire quelques photos avec mon nouveau jouet.
Aie ! A l'époque les films étaient montés sur des bobines en métal, plus fines que celle en plastique vendues aujourd'hui... 2mm de trop pour que ça rentre...
La solution consiste donc (dans le noir) à "remonter" une pellicule, c'est à dire à prendre le film et le papier de protection qui l'entoure et à tout remonter sur les fameuses bobines métalliques d'époque.
Une pellicule.
Pour faire un essai, Jean-Paul (qui a des solutions techniques pour tout) sort du fond d'un placard un film ILFORD HP5 périmé depuis octobre 1980... rien que 37 ans... ce qui, vous l'avez deviné, nous amuse beaucoup. Merci Jean-Paul.

Sitôt dit, sitôt fait, je remonte le film sur une bobine adéquat et je charge l'appareil.
Me voilà parti faire des photos pour tester l'appareil. Clic clic clic clic clic clic clic clic (8 photos). La prise en main est rapide, la visée pour le moins hasardeuse, mais tout semble parfait.
La semaine suivante, je développe la pellicule au club et oh surprise : Il n'y a rien dessus... entièrement transparente. Film périmé : film foutu.
On aperçoit à peine une image fantôme, quasiment indétectable à l'oeil.
Une photographie.
Je montre le résultat à Jean-Marc et je m'apprête sans aucune forme de remord à mettre le film dans la jolie poubelle qui me tend les bras, là, juste devant moi.
Jean-Marc intervient in extremis et sauve cette pauvre pellicule en me disant "On ne jette jamais un négatif sans avoir essayé d'en tirer quelque chose", il emporte le film chez lui.
Jean-Marc intervient in extremis et sauve cette pauvre pellicule en me disant "On ne jette jamais un négatif sans avoir essayé d'en tirer quelque chose", il emporte le film chez lui.
J'avais quasiment oublié cette histoire et je reçois par mail une photo extraite de cette pellicule, ressuscitée je ne sais comment par Jean-Marc à l'aide d'un scanner. Merci Jean-Marc !
Voilà. Entre l'appareil photo qui date des années 1950, la pellicule périmée depuis 37 ans, la manipulation pour changer les bobines et le survol juste au dessus de la poubelle, non seulement cette photo revient vraiment de très loin, mais surtout : Elle me plaît beaucoup.
Croyez-moi, l'argentique, ça se mérite.
CQFD.
Pascal Canot.
